Le Compendium
      Albert Balasse

Oculaire à prisme redresseur

Il s'agit d'un oculaire de Huygens classique au dessus duquel est positionné un prisme rectangle isocèle dont la face hypoténuse reste parallèle à l'axe optique. Les rayons lumineux qui entrent par l'une des faces de l'angle droit ressortent par l'autre face en donnant d'un objet une image symétrique par rapport à la face hypoténuse verticale

Dans son ouvrage L'ETUDIANT MICROGRAPHE (édition de 1882), Arthur CHEVALIER recommande cet accessoire lors des dissections sous l'objectif du microscope horizontal :

L'ÉTUDIANT MICROGRAPHE par Arthur Chevalier - Paris, 1882
 Document "Le Compendium"

Une des caractéristiques du microscope horizontal, pour lequel est prévu notre oculaire redresseur, est la présence d'un prisme à réflexion totale entre l'objectif et l'oculaire. Ce prisme renvoie les rayons horizontalement et en même temps, il redresse l'image verticalement. L'adjonction d'un deuxième prisme - celui qui est porté par notre oculaire - permet, s'il est croisé avec le premier, de redresser l'image horizontalement. Et, puisqu'un microscope composé classique donne de l'objet observé une image inversée, l'image obtenue après la traversée des deux prismes se trouve orientée comme l'objet présent sur la platine du microscope. L'utilisation d'instruments de dissection est grandement facilitée car, vus à travers le microscope, ils se déplacent dans le même sens qu'en réalité. En revanche, le champ de vision se trouve réduit par la présence du prisme qui éloigne l'œil de la lentille frontale ...

Nous utilisons ici le "microscope achromatique simplifié" construit par LEREBOURS vers 1850, dans sa version horizontale, c'est-à-dire muni d'un renvoi à angle droit par prisme à reflexion totale. Notre oculaire à prisme redresseur a remplacé l'oculaire classique. Les deux prismes, celui du renvoi coudé et celui de l'oculaire sont croisés c'est-à-dire que leurs arêtes sont horizontales pour le premier et verticales pour le second. A travers l'instrument ainsi équipé, les déplacements de l'extrémité de "l'aiguille montée", qui est sur le point de toucher le groupe d'étamines d'une fleur, sont suivis comme à l'œil nu. Sur la photographie du microscope, la pointe métallique est - pour un observateur placé correctement - en haut et à droite de la platine c'est-à-dire dans le premier quadrant. Il en est de même de l'image vue à travers le microscope.

L'aiguille montée du manipulateur étant maintenue comme précédemment, la microphotographie ci-dessous à gauche et son image symétrique par rapport à l'axe optique du microscope, à droite, illustrent le champ de vision obtenu, d'une part, avec le microscope dans la configuration précédente et d'autre part avec le même instrument utilisé sans le renvoi coudé et sans l'oculaire redresseur c'est-à-dire dans la configuration de microscope ordinaire vertical.

A droite, l'inversion de l'image par rapport à l'objet n'est pas gênante lorsqu'il s'agit d'une simple observation mais elle le devient pour des travaux de préparation et de dissection, réalisés à faible grossissement, où il s'agit de diriger correctement les outils, pointes fines, pointes lancéolées et autres scalpels ...

L'oculaire à prisme redresseur peut, bien entendu, être installé sur un microscope composé vertical mais on obtient pas une inversion totale comme dans le cas du microscope composé horizontal. Toutefois, il donne une image symétrique de l'objet par rapport à la face hypoténuse du prisme et peut être utile afin de synchroniser, dans une direction choisie, les mouvements d'une préparation microscopique ou d'un outil. Il permet aussi, en faisant tourner l'oculaire sur lui même, d'orienter l'image de l'objet observé.

Copyright ©  2007/2015-2021 / Le Compendium - Albert Balasse / Tous droits réservés

ACCESSOIRES POUR LA MICROSCOPIE

ou :

ACCUEIL

OPTIQUE

NOUVEAUTÉS

PLAN DU SITE

SITE MAP

 Pour me laisser un message : ABCompendium@orange.fr                                                                 Albert BALASSE

 

246 / 13 avril 2015